A l’instar de la sortie précédente, celle du 2 avril, les quatorze membres du GANaL ont pu encore une fois vérifier l’adage « un véritable temps d’avril ». Nous avons mis et enlevé nos protections de pluie un nombre incalculable de fois. Mais qu’importe! Quelle journée et quelles observations!
D’Albinen, à 1300m, nous redescendons tranquillement dans la plaine. Une courte montée dans la forêt nous permet de voir ou d’entendre l’Accenteur mouchet, la Mésange noire, le Troglodyte, le Rougegorge familier, le Roitelet triple bandeau et bien sûr la Grive musicienne et draine. Puis sur de petits sentiers, nous traversons l’extraordinaire et magique forêt ressuscitée de l’incendie de 2003. Les fûts calcinés des arbres émergent du vert tendre et délicat des bouleaux et des saules. Et c’est au sommet de ces squelettes d’arbres que nous découvrons au loin le Circaète Jean-le-Blanc et beaucoup plus près, le Monticole de roche. Grâce à notre longue-vue, nous pouvons les admirer à satiété. Le Monticole en particulier nous montre avec générosité ses splendeurs de face comme de dos. Tout autour et durant toute la journée nous sommes accompagnés du chant du Pouillot de Bonelli et de celui du Coucou gris. Grâce à la découverte par Claire Potterat d’une merveilleuse plume, nous savons que la Perdrix bartavelle se tient également dans ces parages.
Et déjà l’heure du pique-nique est arrivée. Nous nous installons sur des troncs complètement secs avec une vue époustouflante sur l’Illgraben, le Bois de Finges et cette partie du Rhône que l’homme n’est jamais parvenu à dompter. Le Pic noir lance ses divers appels et Anouk et David nous font remarquer un tout petit papillon, la Petite Violette.
Après la traversée d’un bois enchanté, nous arrivons au village de Guttet, entouré de merisiers en fleurs et fief du Rougequeue à front blanc. Son joli chant résonne de tous côtés et il se laisse longuement admirer, perché sur le faîte d’un toit.
Commence la traversée de vergers en fleurs et de pâturages bordés de buissons variés, puis plus bas de vignobles, avec l’observation des Chardonnerets, des Linottes mélodieuses, d’un Epervier à la chasse, d’un Torcol (seulement le chant). Et c’est avec quelques Ascalaphes soufrés que se termine notre journée dans cette région d’une beauté quasi méditerranéenne.
Texte: Martina Suter / Photos: Gilbert Bavaud