Avec les prévisions météo qui annonçaient en toutes régions des pluies abondantes et continues, il fallait une sacrée motivation pour préparer son sac, se rendre au RV, conduire les 150 km jusqu’à la Vallée du JUSTISTAL, au-dessus du Lac de Thoune !
Eh bien, nous l’avions tous, nous les 9 de cette expédition, cette super motivation, et BIEN nous en a pris car le spectacle était mystique, comme l’a dit Michel les yeux écarquillés. « Mes » 8 participants découvraient cette vallée isolée, protégée par des superbes rochers en tourelles, avec ses fermes-chalets entourées de verts pâturages.
Sur le parking, à notre arrivée, vers 15h, nous entendons déjà les brames malgré le glouglou du ruisseau et le moteur d’un tracteur. Déguisés avec nos capes de pluie, bonnets et gants, armés de nos parapluies, nous remontons le chemin de fond de vallée. La longue-vue a été prise pour « si jamais » mais elle sera bien mise à contribution pour admirer de plus près le spectacle qui nous attendait dans les clairières des deux versants de la Vallée.
Nous assistons à quelques scènes typiques du mâle cerf avec ses bois imposants suivant son harem de plusieurs femelles et de quelques jeunes. Lors du rut, qui s’étend de mi-septembre à mi-octobre, les mâles rejoignent les femelles et les jeunes. En effet, les deux groupes vivent séparés le reste de l’année. Pendant la périodes du rut, le mâle va suivre les femelles pour « sentir » lorsqu’elles sont fécondes (un jour par année). La hiérarchie entre les mâles est féroce pour déterminer qui est le plus vigoureux. Une partie de notre groupe a même pu assister à un furtif combat entre deux gros mâles, cornes contre cornes. Fréquemment, il arrive que les jeunes profitent de ces moments où les chefs s’affrontent pour couvrir les femelles qui ne peuvent pas laisser passer leur jour de fécondité.
La Vallée de Justistal étant riche en biodiversité, nous admirons une harde de chamois et quelques bouquetins, ainsi que le cincle plongeur très affairé à rechercher sa nourriture.
Toutes ces émotions, ça creuse et nous recherchons en vain un abri pour notre pic-nic canadien. Humides et frigorifiés, nous optons pour la salle boisée et bien chauffée d’un restaurant de Sigriswil pour terminer en anecdotes-voyages cette sortie au Justistal.
MERCI à Carole et à Gilbert B. pour leur aide avec la longue-vue et pour les photos. Merci aussi aux conducteurs, Dorane et GB, et à vous tous participants, pour votre enthousiasme.
Texte : Elvire Fontannaz, photos : Gilbert Bavaud, Carole Bardy, Julie Roberge.