Le départ est donné (8 participants) à 7h de Puidoux et 1 participante vient en train et l’organisatrice (sur place) fait un peu attendre le groupe, qui a si bien roulé qu’il est en avance, sur le parking à la sortie de Vers l’Eglise!
Début de la randonnée du lieu-dit Jorat à 8h45 par une belle journée qui s’annonce assez chaude. La montée à la Layaz, réserve naturelle Pro Natura, progresse dans une pente assez raide en forêt avec une température agréable, au son des chants de grives musiciennes, du bouvreuil pivoine et du discret roitelet huppé.
Nous poursuivons jusqu’à Chalet Vieux, alpage marquant la limite de la réserve. À Creux de Culan, nous nous installons pour une longue pause, y compris le pique-nique. Des pipits spioncelles attirent notre attention, peut-être un traquet motteux(?), puis des merles à plastron volent de rochers en buissons en poussant des cris d’alarme. Des linottes mélodieuses nous charment par leurs joyeuses mélodies, rougequeues noirs, faucon crécerelle, accenteurs mouchets, pouillot véloce et chocards à bec jaune retiennent toute notre attention. En longeant à flanc de côteau jusqu’au ravin infranchissable à cette période, qui permet en temps normal de faire une boucle par Orgevaux, des bouquets d’anémones des Alpes, des grassettes blanches, des gentianes printanières ou à tige enflée, des tapis de driades octopétales et j’en passe ! ornent les pentes de couleurs chatoyantes. Une petite famille de chamois grimpe aisément les contreforts du Culan en quête de riches herbes de montagne.
L’heure est à la descente sur nos pas jusqu’à l’alpage La Layaz où un bolet d’été saute à mes yeux au bord du chemin !
Nous prenons la route forestière en pente douce descendante fleurie de tozzies des Alpes (une première pour moi), de pigamons mauves à feuilles d’ancolie, de sous-bois frais de fougères variées jusqu’à l’intersection Les Champs pour Creux de Champ, le cirque « cascadien » au pied de la chaîne des Diablerets. Une grande réserve très accidentée par les événements météorologiques successifs où naît la Grande Eau qui s’écoule par les Diablerets en passant par Aigle (Eau Froide) avant de se jeter dans le Rhône. Pause bienvenue à l’ombre de bouleaux, érables, frênes afin d’admirer l’ophrys moucheron, des pigamons blancs et mauves, trolles en fin de floraison.
Nous reprenons la marche, semble-t-il un peu à contre-coeur car on est bien à se prélasser… sans s’apercevoir de suite que Heidy n’est pas à l’appel, retenue à enlever un caillou de sa chaussure et perd notre trace. Tout est bien qui finit bien, elle nous rattrape à la course!! ce qui nous permet d’apercevoir une petite colonie de chamois !
Somme toute, vu assez peu d’oiseaux mais une nature et une flore encore riches nous ravissent et final par une solide passerelle arrimée à un rocher, une traversée à gué, plutôt facile pour tous, et la dernière passerelle suspendue pour franchir la rivière fougueuse avant d’arriver aux voitures.
L’apéro bien garni au Gros Rocher préparé avec l’aide de quelques participantes, que je remercie en passant, nous réjouit les papilles et clôt cette magnifique escapade avec en prime le survol inespéré d’un duo de bondrées apivores au-dessus de nos têtes!
Texte : Marianne Berruex / Photos : Gilbert Bavaud, Pierre-Alain Cordey