Il suffit parfois de faire quelques kilomètres pour se plonger dans un environnement totalement dépaysant! C’est ce que 12 membres du GANaL ont fait par une journée bien ensoleillée, mais passablement venteuse.
Nous commençons par la combe des Inversins. C’est un bas-marais d’importance nationale, un véritable petit havre de paix. Est-ce dû à notre arrivée sur les lieux dans un moment où les oiseaux font leur pause? …. toujours est-il que nous sommes étonnés de ne pas trouver et entendre plus d’espèces d’oiseaux, mis à part un couple de pie-grièches et un de rouge-queues noirs, de grives musiciennes, de mésanges diverses, de milans noirs et royaux. Nous trouvons par contre toute une vie dans et autour des gouilles, grenouilles rousses, têtards, dytiques, larves de libellules, libellules adultes, ainsi que des papillons cherchant la chaleur du soleil. Nous sommes aussi émerveillés par la flore très riche, beaucoup d’orchis dactylorhiza majalis (orchis de mai), de dactylorhiza fuchsii (orchis de fuchs), d’orchis mascula (orchis mâle), de néotties nid-d’oiseau, de ményanthes trèfle d’eau, de primevères farineuses et bien sûr toute la variété des fleurs des prairies extensives.
Après notre pique-nique, nous nous rendons sur le terrain d’exercice militaire de Bière. C’est presque comique et en tous cas un paradoxe, que l’utilisation militaire de ce vaste terrain soit si propice à diverses espèces d’oiseaux peu communs. Dès notre arrivée, nous assistons à un banquet dans un grand pré fraichement fauché, un ballet de milans noirs et royaux, un renard furetant de-ci de-là, et émergeant de l’herbe, la petite silhouette d’une hermine… suivie d’une deuxième…. puis d’une troisième! Un peu plus loin, un bruant jaune s’échappe à notre approche et nous trouvons son petit nid si parfait avec 4 oeufs au pied d’un arbrisseau. Un couple de pie-grièches se laisse longuement admirer et les tariers pâtres sont très actifs. Dans le ciel les alouettes lancent leurs trilles, mais pas trace de l’alouette lulu, bien qu’un ornithologue que nous croisons, confirme la présence dans ce secteur. Il faudra revenir au mois de mars pour entendre son chant si doux et nostalgique. Nous admirons aussi le nombre de papillons qui volètent et les fleurs ne sont pas en reste, de superbes coquelicots rouge foncé, des bleuets, une série d’orchis morio (orchis bouffon) et évidemment dans ce lieu… l’orchis militaris, (orchis casqué). Normal, non?
Comme il est déjà passé 17heures, nous ne faisons qu’un bref arrêt aux marais des Monods, pour y admirer la magnifique aulnaie inondée, les prairies marécageuses avec leurs iris jaunes et leurs touradons, ces donjons végétaux atteignant plus d’1mètre de haut. C’est aussi l’heure de gloire des moustiques… des bataillons s’abattent impitoyablement sur nous, leur victime favorite étant Alain… qui finit par rendre les armes et crier grâce.
Nous finissons cette riche journée à la gouille de Lavigny, où nous retrouvons les tariers pâtres, auxquels s’ajoute une nouvelle espèce, la fauvette grisette. Trois milans noirs viennent s’abreuver à la gouille. Nous pique-niquons à l’abri d’une forte bise et nous pensons que c’est elle la vilaine responsable du silence radio des rainettes.
Nous rentrons dans l’espoir que ces petits joyaux naturels de la Côte et du pied du Jura restent préservés et bien protégés!
Martina