
Ce 22 juin, nous partons pour le Vallon du Pont de Nant à la recherche de reptiles. Vu la météo maussade et fraiche pour la saison, nous sommes tous un peu sceptiques sur nos chances d’observations, même si notre guide Sylvain Ursenbacher, collaborateur scientifique à Info Fauna – CSCF/Karch, nous dit qu’on peut tenter le coup. Nous voulons bien y croire… et nous avons bien fait! Pour commencer en douceur, nous prenons un café à l’auberge du Pont de Nant en écoutant les informations passionnantes de Sylvain concernant les reptiles du lieu et en attendant que le timide soleil invite ces derniers à sortir de leurs cachettes pour se réchauffer. Puis, forts des recommandations de Sylvain, nous partons en direction du col des Esserts, chacun de son côté, inspecter le pourtour des gros blocs de pierre éparpillés dans la pente herbeuse et buissonneuse.

Fabienne déniche une coronelle lisse, tandis que d’autres membres découvrent trois salamandres noires et trois belles vipères péliade, que Sylvain attrape pour nous montrer les détails. Nous voilà capables de distinguer la vipère péliade de la vipère aspic. Son museau est arrondi et non retroussé, sa tête est moins anguleuse et présente trois grosses écailles dans la partie médiane, elle a un motif typique en forme de V à l’arrière de la tête et son dessin dorsal présente un zigzag régulier et continu sur le dos. La péliade est parfaitement adaptée aux climats froids et rigoureux de haute montagne, elle apprécie l’humidité et une végétation herbacée abondante.


L’une des péliades est clairement une femelle en gestation – Sylvain dénombre environ 5 à 6 œufs en la palpant – les deux autres sont dans leur période de mue avec un œil bleuté et opaque.
Il faut très peu de chaleur à la vipère péliade pour pouvoir se mouvoir, c’est ce qui explique probablement que la vipère aspic ne se montre pas ce jour-là.

D’avoir les yeux rivés au sol ne nous empêche pas de voir quelques magnifiques fleurs, premiers rhododendrons des Alpes, orchis brûlé et tacheté, platanthère à deux feuilles… et d’entendre le Pipit spioncelle, le Troglodyte mignon et l’Accenteur mouchet.

Le temps change, la pluie et le brouillard nous incitent à chercher un endroit sec pour pique-niquer, ce sera un hangar du Jardin botanique alpin La Thomasia. Et comme nous avons été amplement gâtés en belles observations et que la pluie redouble d’intensité, nous rentrons chacun nous sécher et réchauffer dans nos pénates.

Un grand merci à Sylvain de nous avoir insufflé l’intérêt et la soif d’en savoir plus sur l’univers des reptiles de Suisse.
Texte : Martina / Photos : Olivier Guillemin, Pierre-Alain Cordey, Gilbert Bavaud