Départ de Puidoux à 7 heures. Quatorze personnes sont là. Si tôt, le trafic est fluide, si bien qu’ils arrivent en avance. A 7.50, je reçois leur coup de fil pour m’annoncer qu’ils m’attendent au rendez-vous fixé. Après avoir mis la dernière touche aux préparatifs de l’apéro de fin d’après-midi, je descends en trombe les rejoindre. Cela me met mal à l’aise de faire attendre tout ce monde, alors que je suis sur place! Nous montons en voiture jusqu’au point de départ du Lavanchy.
Nous entamons la montée par un sentier balisé à travers de verts pâturages, observés par 4 renards et un groupe de cinq chevreuils très curieux et étonnés de voir un si grand groupe traverser leur territoire. A la lisière de la forêt, les pipits des arbres nous émerveillent par leur vol , se jetant en l’air puis se laissant retomber en parachute tout en lançant leur chant joyeux. Un vrai spectacle! La forêt résonne des chants des mésanges noires, huppées, boréales et des grimpereaux. Une pause sur les rochers au milieu d’un pâturage, entourés de crocus, nous laisse le loisir d’observer bergeronnettes, traquets motteux, pipits spioncelles et rougequeues noirs. Soudain nous dressons l’oreille: un grand groupe de guêpiers en migration passe en roucoulant au-dessus de nos têtes.
Sur une petite route couverte de neige ancienne et de neige fraichement tombée la veille, nous suivons les nombreuses traces de tétras-lyre, d’écureuils, de lièvres, de cerfs et de renards. Quatre aigles tournoient majestueusement au-dessus de nos têtes et ils nous accompagneront tout au long de la journée. Nous arrivons au chalet d’alpage des Cloux, puis à l’alpage de Métreille, but de la balade.
A Métreille, véritable poste d’observation, nous profitons de la vue dégagée en direction de la Palette d’Isenau toute blanchie des chutes de neige de ces derniers jours et sur le vallon d’Ayerne, où un grand troupeau de chamois broute paisiblement. Sur les contreforts de la Para, nous admirons cinq bouquetins, dont un superbe mâle aux cornes impressionnantes qui domine en chef. Les marmottes bien dodues dans leur habit d’hiver, ne sont pas en reste, elles tracent de haut en bas dans la neige à la recherche de nourriture. Toute une famille occupe le pierrier derrière les chalets.
Nous pique-niquons bien installés au soleil devant les vieux chalets d’alpage enfouis dans la neige. Tout en mangeant nous admirons aigles, buses, milans royaux, traquets motteux, chocards, rougequeues, bergeronnettes et niverolles alpines. Quel festin!
Nous quittons à contre-coeur ce lieu magique pour retourner aux voitures, coupant à travers les pâturages et en faisant un petit crochet par la petite réserve marécageuse de Pro Natura, jaune de populages. Devant la ferme attenante, c’est le ballet des hirondelles rustiques et des hirondelles des fenêtres occupées à construire leurs nids.
En voiture, nous rejoignons la Chersaule, un alpage avec vue sur Leysin et le village de la Forclaz. Nous faisons quelques pas sur la route de la Première, avec ses anciens chalets d’alpage et nous admirons quelques linottes mélodieuses au chant qui en dit long…. puis c’est le bouquet final de la journée, le sublime monticole de roche (véritable martin-pêcheur des montagnes de par son plumage coloré). Il se laisse admirer à satiété et de tous côtés en train de sautiller dans le pré. Nous nous arrachons à cette vision si inattendue pour une agape devant mon chalet, le Gros-Rocher.
Marianne Berruex
De la part des 14 heureux participant à cette sortie, un immense MERCI à Marianne de nous avoir fait découvrir cette région qui lui est si chère au coeur et qu’elle connaît dans ses moindres petits coins. Cette éblouissante journée s’est terminée par un accueil joyeux, chaleureux et généreux devant son vieux chalet plein d’âme et d’histoire familiale. Une table dressée devant un panorama alpin sublime et couverte de bonnes tartes maison faites par Marianne. Une journée qui restera dans nos mémoires!
Martina Suter Trandafir