Dès notre arrivée dans la réserve naturelle du Montorge, le Mont doré (Monte Aureu en latin) les tambourinements musicaux (avec un intervalle d’une tierce mineur!) de deux Pics épeiches nous mettent dans l’ambiance de cette journée fraiche mais bien ensoleillée. Nous gravissons la pente sud du Mont en admirant les petites touffes d’anémones pulsatilles, les quelques bulbocodes rescapés, quelques corydales qui commencent timidement leur floraison et surtout la splendide vue sur la vallée du Rhône, Sion et ses collines et les sommets enneigés. Nous contournons le Mont pour nous retrouver sur la face ombragée et froide avec des sous-bois émaillés d’hépatiques et le chant encore un peu hésitant et espacé de la Grive musicienne, de la Fauvette à tête noire, des Mésanges charbonnières et bleues, des Orites à longue queue. Au bord du lac et surtout autour et dans les petits étangs créés et entretenus par la Ville de Sion, l’Etat du Valais , la Murithienne et Pro Natura, nous découvrons un Bruant des roseaux se gavant des graines des roseaux fauchés, des grenouilles rousses et leurs pontes toutes fraiches.
Nous retrouvons nos voitures, émerveillés par la diversité des sites que nous venons de traverser et bien décidés à revenir une autre saison (milieux secs et rocheux, forêts, lac et milieux humides)
Mais il est l’heure de pique-niquer! Nous allons le prendre au « cinéma » du Scex de Gru, l’immense paroi rocheuse qui borde le vignoble de Chamoson. Confortablement installés sur un petit muret, nous attendons que le spectacle commence. Et les acteurs vont défiler, le couple de Hiboux grand-duc sommeillant sur sa petite plateforme, le Faucon pèlerin, des Buses variables, un Milan royal, très haut dans le ciel un Aigle royal, une immense troupe de Chocards qui longe la falaise, tantôt de concert, tantôt s’entrecroisant en des motifs très artistiques, de nombreux Rouge-queues noirs, un Monticole bleu qui se laisse admirer à satiété, deux Tichodromes échelettes qui eux jouent à cache-cache avec nous.
Nos nuques commencent à grincer à force de scruter la haute paroi. Et pour éviter de devoir courir chez l’ostéo ou porter une minerve, les membres du GANaL n’hésitent pas à innover l’observation ornithologique. Quel groupe imaginatif, plein d’enthousiasme et de bonne humeur! A la prochaine!
Texte : Martina / Photos : Gilbert Bavaud, Olivier Guillemin